Maniaco-dépressif : comment identifier un bipolaire en 8 points

L’état maniaco-dépressif est traditionnellement décrit comme le trouble reconnu aujourd’hui en psychiatrie sous le nom de trouble bipolaire, c’est-à-dire comme l’une des pathologies classées dans la catégorie des troubles de l’humeur. Les différents noms utilisés pour décrire la maladie, tels que trouble bipolaire, psychose maniaco-dépressive et maniaco-dépression, font tous référence à l’alternance d’une humeur dépressive ainsi que de son inverse, qui est un état (hypo)maniaque. Mais comment identifier les signes de la maladie ? Voici les huit signes qui indiquent que vous souffrez d’un trouble maniaco-dépressif.

Le résumé de l’article

  1. Qu’est-ce que la maniaco-dépression ? (bipolaire) ?
  2. Comment savoir si une personne présente les signes d’un trouble bipolaire ?
    1. Signe n° 1 : épisodes dépressifs
    2. Signe n°2 : Troubles émotionnels
    3. Signe n° 3 : augmentation de l’estime de soi et idées grandioses
    4. Signe 4 : Agitation et hyperactivité
    5. Signe n° 5 : perturbations physiologiques
    6. Signe 6 : troubles de l’humeur avec phases maniaques ou hypomaniaques
    7. Signe NDEG7 : une différence entre le discours du maniaco-dépressif et sa réalité
    8. Signe n° 8 : désinhibition

Qu’est-ce que la maniaco-dépression ? (bipolarité) ?

La maniaco-dépression est un trouble de l’humeur dans lequel l’humeur fluctue entre deux extrêmes, c’est-à-dire une humeur extrême (maniaque ou hypomaniaque) et une dépression (dépressive) qui peut entraîner de nombreux problèmes et troubles cognitifs, émotionnels et psychosociaux chez le maniaco-dépressif.

Les troubles maniaco-dépressifs commencent généralement entre 15 et 25 ans, mais il peut être difficile de les reconnaître dans la phase maniaque initiale. Cette phase permet de la différencier d’une dépression nerveuse ou d’une dépression bipolaire chronique pour établir le diagnostic et mettre en place un plan de traitement adapté au patient.

Les causes de la psychose maniaco-dépressive sont nombreuses et se situent à l’intersection de la vulnérabilité au stress psychologique (création personnelle) ainsi que de la génétique et de l’environnement. On pense qu’entre 1 et 4 % de la population mondiale est maniaco-dépressive. Toutefois, ce chiffre doit être considéré dans son contexte, car la maladie peut être mal diagnostiquée en raison de la possibilité d’ambiguïtés liées au diagnostic du trouble et du chevauchement, dans une certaine mesure, des symptômes bipolaires et de ceux des troubles dépressifs.

Le trouble bipolaire est souvent confondu avec le trouble borderline car ils partagent certains symptômes, notamment la présence de troubles de l’humeur et l’apparition de phases d’émotion négative. Mais il s’agit d’affections distinctes qui ne sont pas traitées de la même manière.

Selon l’opinion conventionnelle, c’est la nécessité ou non d’une hospitalisation qui crée la ligne de démarcation entre un épisode maniaque et un épisode hypomaniaque, c’est-à-dire l’effet de l’épisode sur le niveau de fonctionnement. Dans le premier cas, le patient est incapable de mener une vie normale et son fonctionnement social est gravement affecté par la gravité des symptômes ainsi que par la possibilité de développer des symptômes supplémentaires de psychose (délires ou hallucinations). Dans le second cas, les activités quotidiennes peuvent être menées sans altération majeure.

On peut distinguer deux grands types de troubles bipolaires :

  • La bipolarité de type 1 est décrite par une humeur élevée puisque la présence d’un épisode véritablement maniaque dans un cas individuel suffit à déterminer ce diagnostic. Au moins un épisode maniaque sans ou avec un épisode dépressif est nécessaire.
  • La bipolarité de type 2 qui est plus organisée autour de l’aspect dépressif qui comprend un ou plusieurs épisodes dépressifs accompagnés d’au moins un épisode hypomaniaque. Il est essentiel de rappeler qu’il est très possible pour une même personne d’être à la fois en phase hypomaniaque et maniaque. L’intensité des symptômes peut varier en fonction de divers facteurs psychologiques et environnementaux.

Un trouble maniaco-dépressif qui n’est pas traité et diagnostiqué peut avoir un impact important sur la qualité de vie des personnes et augmenter considérablement les risques de suicide. N’ayez pas peur d’en parler avec votre famille et vos amis et demandez l’avis d’un professionnel de la santé si vous n’êtes pas sûr.

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Comment reconnaître la personnalité bipolaire d’une personne ?

Pour reconnaître l’état dépressif ou maniaque d’une personne, on peut identifier des indicateurs spécifiques qui vous permettront de détecter la possibilité d’un trouble bipolaire.

  1. Signe n° 1 : épisodes dépressifs
  2. Signe n° 2 : perturbations émotionnelles
  3. Signe n° 3 : une augmentation de l’estime de soi et des illusions de grandeur
  4. 4. Signe 4 : agitation et hyperactivité
  5. Signe n° 5 : problèmes physiologiques
  6. 6. Signe 6 : troubles de l’humeur avec phases maniaques ou hypomaniaques
  7. Signe ndeg7 : Une différence entre le discours de la personne maniaco-dépressive et la réalité
  8. Signe ndeg8 : Inhibition

Signe ndeg1 : épisodes dépressifs

En réalité, il est difficile de déterminer avec certitude si un épisode dépressif est un épisode isolé, ou s’il fait partie d’un trouble dépressif chronique, ou encore s’il s’agit d’un stade spécifique du trouble bipolaire. Cependant, le début d’un épisode dépressif avant l’âge de 25 ans, pendant la phase post-partum, c’est-à-dire après l’accouchement, ou le fait que l’apparition du trouble soit soudaine et non progressive sont quelques-uns des indicateurs qui aident à identifier le trouble dans le contexte plus large du trouble bipolaire.

Il n’y a pas de spécificité dans les symptômes de la dépression chez la personne bipolaire.

Les caractéristiques sont universelles et font référence aux symptômes de tout épisode dépressif qui se caractérisent par un sentiment persistant de fatigue, de tristesse et de manque d’intérêt et de plaisir dans n’importe quel domaine et une tendance à l’autodépréciation, à l’anxiété, à des problèmes de concentration, de sommeil et d’appétit, à un détachement émotionnel, à des ruminations, à un ralentissement suicidaire ou psychomoteur, etc…

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Signe NDEG2 Signe NDEG2 : troubles émotionnels

Les troubles émotionnels peuvent entraîner une labilité émotionnelle importante. Il s’agit notamment de changements dans les émotions, d’une hypersensibilité qui se manifeste par des réactions trop émotionnelles aux stimulations, de difficultés à gérer le stress et d’une tendance à changer d’attitude et à s’accrocher rapidement à un environnement en fonction de sa signification émotionnelle.

Il est important de noter qu’en raison de leur plus grande instabilité émotionnelle, les personnes bipolaires ont tendance à développer des troubles de la dépendance.

Les patients bipolaires qui se trouvent au stade maniaque ou hypomaniaque présentent une réponse émotionnelle importante à l’environnement et au contexte, ce qui explique qu’ils soient enclins à éprouver des émotions intenses en fonction des changements qui se produisent dans leur environnement. Elles peuvent donc souffrir de sautes d’humeur extrêmes et sont plus susceptibles de développer des troubles liés à l’anxiété.

Ce type particulier de sensibilité émotionnelle est une caractéristique du trouble bipolaire lorsqu’il est dans sa phase maniaque. Toutefois, il ne faut pas confondre ces sautes d’humeur quotidiennes avec les phases maniaques et dépressives, plus longues et fluctuantes, qui caractérisent le trouble bipolaire : Certes, les émotions fluctuent pendant la phase (hypo)maniaque, mais l’humeur générale est élevée et ne souffre pas de dépression en soi. La bipolarité est un trouble psychologique à long terme, qui ne se limite pas à une humeur fluctuante, comme certains le croient parfois.

Signe n° 3 Une augmentation de l’estime de soi, et la notion de grandeur

Un autre signe de dépression est un changement de pensée, qui s’accompagne d’une augmentation de l’estime de soi, de pensées de grandeur, d’un sentiment d’omnipotence et de concepts mégalomaniaques.

Ainsi, il est possible qu’un patient maniaco-dépressif parle soudainement de lui-même de manière grandiose ; il croit qu’il peut accomplir des choses étonnantes, qu’un avenir fantastique l’attend et fait preuve de confiance en lui.

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Ce sentiment de toute-puissance peut être une raison pour la personne bipolaire d’être complètement inhibée et d’adopter des comportements à risque comme l’abus d’alcool ou la consommation de drogues ; les relations sexuelles non protégées ; la conduite automobile dans des conditions dangereuses et les achats impulsifs, entre autres.

L’entourage est généralement dans un état de confusion face à ces sautes d’humeur, et ne sait pas comment réagir face au comportement dualiste du maniaco-dépressif.

Signe NDEG4 : hyperactivité et agitation

En outre, il existe des troubles du comportement qui se manifestent par une tendance à l’agitation, à l’hyperactivité, ainsi que par une augmentation du niveau d’énergie et, par conséquent, du niveau d’activité personnelle (professionnelle, sociale ou artistique). …). La personne maniaco-dépressive semble être partout et s’adonne à de nombreuses activités différentes, qui sont susceptibles d’être retirées pendant la phase maniaque.

Le stress se manifeste également par un processus de pensée qui s’accélère. Les pensées semblent s’enchaîner, se succéder sans lien apparent, mais aussi se regrouper selon des critères qui peuvent paraître absurdes, comme l’utilisation du langage de manière inhabituelle et les significations qu’il véhicule (jeux de mots, association d’idées, ou par assonance). Le discours est généralement plus rapide, plus expressif et plus dense et reflète le flux de la pensée.

Sur le plan cognitif, on observe souvent une hypervigilance qui est associée à des problèmes d’attention et de concentration. La personne maniaco-dépressive a tellement d’énergie qu’elle est incapable de rester concentrée sur une seule chose, passant d’une tâche à l’autre, et même le plus petit stimulus extérieur la distrait et détourne son attention.

Signe n° 5 : problèmes physiologiques

La psychose maniaco-dépressive peut également être observée en présence de perturbations physiologiques. Le sommeil est souvent affecté, avec une forte tendance à l’insomnie, mais aussi une réduction générale du temps de sommeil associée à une sensation d’absence de fatigue qui peut s’expliquer par la phase maniaque de la personne maniaco-dépressive qui éprouve à ce moment-là un regain d’énergie et une hyperactivité cérébrale.

L’appétit est également affecté, il diminue généralement et est associé à une perte de poids. La personne maniaco-dépressive est à un point de stress physique et mental qu’elle n’est pas capable d’avoir le désir de consommer de la nourriture.

Les désirs et les activités sexuelles sont élevés, de même que l’envie d’avoir des relations sexuelles, ce qui entraîne dans certains cas un comportement à risque.

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6ème signe : perturbations de l’humeur accompagnées de phases hypomaniaques ou maniaques

Un trouble de l’humeur (hypo)maniaque est la principale caractéristique du trouble bipolaire, tandis que la dimension dépressive n’est pas une indication distincte. C’est leur intensité et leur impact fonctionnel qui distinguent l’épisode maniaque (majeur) de l’épisode hypomaniaque (mineur). En effet, un épisode maniaque très intense peut déclencher des symptômes psychotiques (délires ou hallucinations) qui peuvent s’ajouter aux manifestations cliniques et sont plus susceptibles d’affecter significativement la sécurité personnelle et le fonctionnement social, tandis que les symptômes hypomaniaques peuvent se limiter aux troubles de l’humeur et aux manifestations psychomotrices, émotionnelles et cognitives qui les accompagnent.

Les épisodes maniaques ou hypomaniaques se caractérisent généralement par une humeur altérée qui est habituellement positive et expansive, exaltée, voire émotive (contrairement à un état dépressif extrême). Toutefois, le sentiment de plaisir que procure cette humeur élevée doit être tempéré par le fait qu’elle peut provoquer une irritabilité liée à l’hyperstimulation.

Signe ndeg7 : Une discordance entre le discours du maniaco-dépressif et sa réalité.

Un autre signe que l’on peut observer au contact d’un maniaco-dépressif est un sentiment de crainte ressenti au cours de l’échange, ainsi qu’un sentiment occasionnel de discordance avec la réalité.

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Le discours du maniaco-dépressif est souvent extrêmement imaginatif et symbolique voire abstrait et poétique et a tendance à relier la forme et le fond de son discours. Les assonances peuvent l’amener à relier rapidement deux idées ou des liens logiques peuvent être établis par des jeux de mots. Lorsque le contenu est construit sur la forme, il est spécifique et a tendance à l’éloge, voire à la grandiloquence. Le discours est fortement investi émotionnellement, le débit est rapide et les imitations sont généralement diverses et expressives.

Le discours peut également être enclin à un certain degré d’irresponsabilité, avec une absence de jugement et de soin dans le raisonnement et l’interprétation.

Signe ndeg8 : une désinhibition

La manie se définit par une confiance en soi exagérée ainsi que par une désinhibition extrême qui permet les interactions sociales. Une personne timide peut devenir extrêmement sûre d’elle, affirmant et défendant sa position jusqu’à s’impliquer dans un conflit et adopter une position extrême, voire s’engager physiquement lorsque la conversation évolue dans ce sens.

Ce type de scénario illustre bien la façon dont les patients bipolaires en phase maniaque peuvent risquer leur vie en raison de l’exubérance et du sentiment de toute-puissance qui les caractérisent. Il existe par exemple une tendance à suivre ses désirs plus facilement, sans penser aux conséquences potentielles. Les achats impulsifs, les comportements sexuels à risque ou les décisions financières irréfléchies sont typiques des personnes souffrant de maniaco-dépression, et s’accompagnent de la perte du risque et de la diminution des inhibitions.

De la même manière, les projets sont généralement multidimensionnels, extravagants et inefficaces et sont rapidement poursuivis, mais rarement réalisables. Les limites morales ou rationnelles n’ont pas d’effet et le champ est laissé libre à l’expression impulsive des désirs et des besoins, qui sont soutenus par la sensation de toute-puissance, voire de vulnérabilité du fait de la manie.

Si tous ces symptômes permettent de détecter un trouble maniaco-dépressif Il est important de noter que la caractéristique la plus marquante du patient maniaco-dépressif est d’avoir connu deux types distincts d’épisodes pathologiques qui renvoient à des phases différentes de la maladie. Ces phases sont facilement perceptibles au fil du temps et se manifestent par l’expression de différentes caractéristiques émotionnelles, cognitives et comportementales qui sont associées à une humeur basse (trouble dépressif) ou haute (syndrome hypo)maniaque).

Il faut garder à l’esprit

Bien que les épisodes dépressifs soient souvent conscients et reconnus comme tels, l’expérience (hypo)maniaque se manifeste généralement par l’incompréhension de l’état. Il est également crucial de se rappeler que les personnes souffrant de troubles maniaco-dépressifs ont des périodes sans symptômes, au cours desquelles leur humeur se stabilise à un niveau non lié. Cependant, le diagnostic et la détection restent des problèmes de santé majeurs pour le public dans la mesure où ils retardent le traitement de la maladie (en moyenne, il y a un délai de 10 ans entre le début de la maladie et le diagnostic) ; cependant, il est désormais possible de stabiliser les personnes atteintes grâce à des thérapies intensives qui leur permettent de mener une vie « normale », sans être affectées au niveau fonctionnel. Avec ce type de traitement pour la régulation de l’humeur, une psychothérapie est également recommandée pour traiter les émotions, les cognitions et le comportement qui sont affectés par les phases aiguës de la maladie.

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